Respublica

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Il faudrait commencer par suivre le trajet local de Respublica. Du cœur de la ville aux silos abandonnés de ses marges. Une ballade nocturne le long des quais de Bordeaux. S’éloignant peu à peu du centre, vers les faubourgs, en suivant la courbe du fleuve, portée par le courant, vers le nord, à rebours du temps. Les quais ont longtemps été l’orée de la communauté. Suture instable qui relie la ville à ce qui lui est extérieur, mais aussi lieu de rupture, avec les indésirables et les fuyards. Zone de turbulence, forcément, de la prostitution, de la mauvaise vie nocturne, du commerce grouillant des hommes et des denrées rares, des denrées-hommes. De l’époque médiévale au milieu du 18e, avant l’arrivée de l’intendant Louis-Urbain Aubert, les quais de Bordeaux sont l’interzone entre les remparts et la noyade. Au 19e, malgré l’adoucissement des mœurs architecturales et l’harmonie de façade, ce qui y fourmille encore porte un nom : la plèbe.

Julien Perez

Extrait du texte Respublica, catalogue Evento 2009 Intime Collectif, 2010

 

Respublica, 2009
Acier, aluminium, câblage, ampoules, 370 x 1240 x 150 cm
Vues de la biennale d’art urbain Evento, Bordeaux, du 9 au 18 octobre 2009

 

 

Respublica, 2009
Exposition Dynasty (2010), Palais de Tokyo, Paris
Crédit photographique : Damien Lafargue

 

 

Sauf mention contraire, toutes les photographies de cette page sont de Pierre Antoine.

© Adagp, Paris