Suite

Il y a des jours ou la seule obsession est de se laisser étonner. Le plus souvent il s’agit d’une humeur pensive, d’une disponibilité à se laisser surprendre. Ces matins là, c’est l’envie urgente de marcher au bord du monde, de s’en éloigner un peu pour faire silence. Une exclusion grisante, d’où chaque objet et chaque espace devenus si peu familiers, si peu communs, offrent d’eux mêmes de nouveaux visages.

Ainsi, Suite est un ensemble de contacts visuels provoquées par des d’objets. Ces perceptions sont advenues de pensées logées en arrière plan, éveillées par la lecture, quelques années auparavant, de l’ouvrage de Georges Bataille « Les larmes d’Eros ».

Je me suis longtemps interrogée sur les notions imbriquées d’extase, de douleur et de sacré. Suite est une conséquence, imprégnée d’une sourdine pensive qui s’inscrit dans le prolongement de ces questionnements.

Frédérique Bretin