Michel Herreria vu/e par Louise Grislain
Dessins au trait ou sur carte à gratter, numériques et animés, scénographies, grandes peintures sur papier mais aussi sculptures et environnements : depuis plusieurs années Michel Herreria construit une oeuvre profuse dont la dimension polymorphe n'est pas sans être troublante.
Le trait semble être l'alpha du vocabulaire plastique de l'artiste. Il est souvent rappelé que le dessin et le dessein sont à l'origine un même mot, issu du vocable italien « de-signare » que le français a conservé et transcrit dans le verbe « désigner ». L'acte de définir graphiquement les contours d'une chose et celui de la nommer, de la pointer sont, pour l'étymologie, étroitement liés. L'œuvre de Michel Herreria, et le rôle primordial qu'y joue la pratique graphique, s'accordent en tout cas bien d'une telle définition, tant l'entreprise qui consiste à tenter de circonscrire un certain ordre du monde y est centrale.
Le trait de Michel Herreria décrit souvent un homme, des hommes, figures génériques d'une humanité noyée dans le flot verbeux du discours. Comme ...
